
Rencontre avec Amélie Ducommun
D’une élégante simplicité, Amélie Ducommun est une artiste très complète, connue et reconnue et dont l’humilité ne peut laisser présager le talent qui se cache derrière cette jolie blonde au charme envoutant. Diplômée des Arts Décoratifs de Paris et des Beaux Arts de Barcelone, elle a reçu de nombreux prix dont le prix Georges Wildenstein et un prix de l’Académie de France. Elle a également été invitée à passer quelques mois à la Fondation Miró dans le studio d’été de Joan Miró à Majorque, afin de créer des œuvres en interaction avec le paysage local. Son travail est régulièrement présenté dans de prestigieuses galeries internationales et des foires d’art (France, Espagne, États-Unis, Chine, Italie, Suisse, Dubaï…) et c’est à Barcelone qu’elle trouve son inspiration quotidienne depuis quelques années maintenant. Sa peinture est une sorte de plongeons dans ses souvenirs mêlant ainsi technique, originalité et poésie.



Bonjour Amélie, peux-tu te présenter en quelques mots?
Je m’appelle Amélie Ducommun, j’ai 2 enfants : Romé, 7 ans et Ysée, 18 mois, je suis marié depuis bientôt 10 ans. Artiste peintre depuis un peu plus d’une quinzaine d’années, je vis entre Barcelone et un village dans l ‘Aude au bord de la mer. J’ai un atelier à Barcelone qui est une ville tournée vers la mer et un autre dans une maison perdu au milieu de la garrigue et des oliviers ou il n’y a rien a des km à part une nature illimitée.
Quelles sont tes sources d’inspiration?
La nature, l’eau, les éléments naturels. J’aborde ma peinture comme une expérience émotionnelle, avec une construction similaire à la mémoire. Mes peintures sont ce que j ‘appelle des cartes mémoires de souvenirs et d’émotions de lieux traversés.
Comme dans la mémoire j’accumule sur la surface de ma toile des souvenirs en couches successives transparentes. Du coup des souvenirs anciens se mêlent aux nouveaux.
Je cherche a traiter le souvenir d’un lieu dans sa globalité mais sans en oublier son détail du coup cette façon de faire me permet d’osciller d’une vision macroscopique a une vision microscopique et finalement de perdre l’échelle des chose comme dans la mémoire et d’en extraire l’émotion, l’essence même ressentit au contact d’un lieu.
Quel est le trait principal de ta personnalité?
La sensibilité, dans son coté positif comme dans son coté négatif.
Un TOC?
Aller voir la mer, juste regarder les vagues, ça m’apaise toujours.
A quoi ressemble une journée d’Amélie?
J’ai cette chance d’avoir une grande liberté dans mon travail et de pouvoir organiser ma journée comme je le souhaite alors je dirais que ça dépend des jours. Mais deux choses sont certaines et répétitives :
Je me lève tôt (enfin, mes enfants se lèvent tôt).
Et mon premier réflexe, après avoir emmené les enfants à l’école, est de me rendre à mon atelier pour travailler ou pour des rendez vous avec mes galeries (la plus part du temps par Skype). Si je n’ai pas d’inspiration je pars marcher dans la nature, ou je vais sur la plage…dans les corbières, dans la nature de Barcelone…
Ton obsession art du moment :
Cela fait un an que je travaille sur une exposition muséale qui comprend de très grandes peintures sur les murs, au sol et d’autres qui tombent du plafond, avec des installations et de la vidéo en plus. Cette exposition/installation s’appellera « Walking in Memories » et il me reste encore beaucoup de travail.
Une odeur que tu aimes particulièrement?
Le romarin de la garrigue au printemps dans l’Aude, avec le bruits des cigales c’est encore mieux.
Ton geste écolo?
Je travaille de plus en plus avec des peintures écologiques car ce métier est assez polluant de part les huiles, vernis et acides que l’on utilise.
Le secret de ton équilibre pro/perso?
Mon conseil est de mélanger les deux. Nous avons aussi décidé de voyager quand c ‘est possible tous ensemble en famille autour de mes expositions. Donc quand j’ai un vernissage on part toujours quatre ou cinq jours ensemble découvrir de nouveaux lieux que l’on n’aurait jamais vu autrement.
Le moment de la semaine que tu préfères?
Le matin, le petit déjeuner en famille.
Ton secret forme?
Rire et aller au bord de la mer.
Une astuce pour booster le moral quand il est en berne?
Partir en week-end avec des copains ou un diner pour raconter des salades autour d’un verre de vin, en faisant un barbecue.
Aimes-tu cuisiner?
Je cuisine rarement, c’est plutôt l’apanage de mon cher et tendre, par contre j’adore manger tout ce qu’il prépare.
Une recette qui marche à tous les coups?
Les tomates de notre potager, de la mozzarella du basilic fraichement cueilli et de l’huile d’olives que l’on fait nous même dans l’Aude.
Ton livre de chevet?
Tous les livres traitant du travail de Zaō-Woo-Ki.
3 comptes Instagram à suivre?
@bohnie_magazine bien-sûr, @pietoudolf, @celestebarber
Ta prochaine destination?
Cela aurait été Hong Kong pour ma prochaine exposition au mois de Mai cependant avec le confinement et l’arrêt des vols je doute de pouvoir être présente au vernissage.
Sinon ce sera en Juin pour une autre exposition mais plus proche celle-là ce sera à Valencia en Espagne et du coup peut etre en famille.
Ton resto préféré?
A Barcelone : La Baracca sur la Barceloneta qui donne sur la mer pour ses riz et ses fruits de mers.
A Gava Mar le Quesada où l’on peut dîner en surveillant les enfants qui jouent dans le sable.
Et à Sigean dans l’Aude « Le Potager » c ‘est un resto dans une vielle ferme qui à son propre potager, tout est cuisiné au feu de bois. Il y a même des poules et des canards qui courent dans le potager.
Ton hôtel préféré?
J ‘aime bien aller boire un café sur le toit de la Casa Fuster (Paseo de Gràcia, 132, Barcelone) lorsqu’il fait beau.
Sinon la Pedrera à un charme particulier quand il pleut.
Mais plus généralement je préfère les bistrots de quartiers à 11 h pour la pause bocadillo.
Tes marques préférées?
Je n’ai pas vraiment de bonnes adresses “fringues”, j’adore ramener des vêtements ou objets de nos voyages. Le souvenir est assez important dans les objets que j‘affectionne.
Si tu avais une baguette magique?
A part guérir tous les maux de l’univers, je crois que j’ajouterais bien un peu de poésie dans notre monde où tout du moins la ramener dans notre quotidien.
N’ayant pas de baguette magique mais un pinceau, j’essaie de donner à ma peinture une résonance particulière dans cette époque.
J’essaye de nous renvoyer à la nébuleuse de nos souvenirs et de nos émotions.
Que souhaites-tu as Bohnie?
D’être toujours aussi libre !
Un dessin Bohnie?
Plutôt une boîte, une sorte de boîte aux trésors entièrement peinte dans laquelle Bohnie pourrait ranger ses trésors, ses bon plans et ses idées.
A défaut de boîte je lui offre un bel oiseau extrait d’une installation en préparation dont chacun est un souvenir unique.


